« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » Hermes Trismégiste.

Si Empédocle est à l’origine de la doctrine des 4 éléments en Europe [1] sans oublier la quintessence, en quelque sorte un cinquième élément, dans d’autres cultures anciennes ce sont 5 voir 6 « éléments » qui viennent en complément de la matière du monde. C’est un passage du matériel avec le quatre, au spirituel qui est magnifiquement illustrée par Léonard de Vinci avec « L’homme de Vitruve » [2] ou encore par des Mandalas.

En effet en Asie, il est communément admis en plus d’une base de quatre éléments matériels (eau, terre, feu et air), une notion d’espace voire une notion d’esprit. Dans le cas du bouddhisme il y a, au delà de l’aspect matériel du monde et des quatre éléments, une notion d’espace et une part importante de la spiritualité, ce qui avec l’espace et l’esprit font 6 « éléments » ou plus exactement 6 « états ». C’est aussi le cas des cinq éléments (Bhuta) reconnus par l’hindouisme qui sont bien antérieurs aux grecs et qui sont associés au cinq sens : âkâsha, l’éther associé à l’ouïe; vâyu, l’air associé au toucher; têjas, le feu associé à la vue ; ap, l’eau associée au goût et prithvî, la terre associée à l’odorat. Cet ordre, dans tous les textes du Vêda, correspond à une émanation à partir de l’éther qui est l’élément essentiel d’origine, le plus subtil. Dans une des écoles hindoues, le Vaisheshika, on compte jusqu’à neuf états; les précédents, plus le temps, l’espace, l’âme et le mental.

Les chinois [3] avec 5 éléments ou plutôt cinq « phases » restent purement matérialiste et dans un ordre précis de leur production à savoir eau, bois, feu, terre puis métal (terme chinois « hing »). Par exemple, la plupart des constructions anciennes sont un mélange de bois, métal et de fer à l’instar des cathédrales [4] et de Notre-Dame de Paris [5] en particulier détruite en partie par le feu le 15 avril 2019 [6] et sauver par l’eau et les hommes du feu. (Les chercheurs vont pouvoir désormais se concentrer sur les analyses des caractéristiques du bois et du fer (datations en particulier) et des impacts subis par la pierre (calcaire lutécien [7]) chauffée puis arrosée).

De nos jours, les phénomènes physico-chimiques notamment sous l’impulsion de Lavoisier [8], vont bien au-delà des quatre éléments, mais ces éléments restent une base (carrée) dans l’imaginaire collectif, prétexte à l’introduction de bien des développements matériels. Mais cela montre aussi qu’il est important pour l’avenir d’aller au-delà de cet aspect purement matérialiste en étant plus conscient d’autres états moins matériels …

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » François Rabelais

Lac de Neuchatel