« La taille d’un homme est égale à l’espace compris entre ses deux bras étendus », vers 1489-1490, avec « L’homme de Vitruve » [1], Léonard de Vinci arrive, contrairement à Vitruve, à faire la synthèse de l’Homme, l’homme matériel, physique ou terrestre et l’homme spirituel, métaphysique ou céleste.LDV

 

En effet, l’homme dans le carré, centré sur les parties génitales, a les pieds sur terre. Le carré matérialisant les quatre élément eau & terre & feu & air, ce monde physique, l’homme est contenu dans ce carré au périmètre fini. En plus pour bien marquer cette aspect fini des dimensions Léonard prend soin au niveau des bras à l’horizontal de tracer verticalement la position de l’épaule, du coude et du poignée, et inversement au niveau des jambes.

Pour aller plus loin que le carré, l’homme est dans son espace X (bras ou pied gauche), Y (sa jambe gauche) et Z (son pied droit).

En décentrant le cercle de Vitruve sur le nombril, centre d’énergie, centre du monde sacré, Léonard de Vinci réussi a donné, en même temps, un caractère sacré à l’homme. Le cercle va au delà de la dimension physique de l’homme en l’élevant au-dessus du sol vers le ciel avec ses jambes et ses bras écartés. Le cercle a un périmètre infini en faisant intervenir Pi=3,14… nombre avec une infinité de décimales. On trouve dans la préface aux « Essais de Montaigne » :  » [Hermès] Trismégiste, y est-il dit, appelle la Déité cercle dont le centre est partout, la circonférence nulle part ».

L’Homme a toujours essayé de se relier au ciel, à l’univers. Pour aller un peu plus loin que le cercle, l’homme peut être considéré en mouvement dans le temps ou placé dans une sphère infinie; l’univers que l’on retrouve dans les « Pensées de Pascal » en ces termes: « C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part ». Même si on parle maintenant de multivers …

Ce qui relie ces deux représentations de l’homme parfait et central, c’est la divine proportion, terme introduit par le savant Luca Pacioli dans son ouvrage « De divina proportione », un contemporain de Léonard de Vinci. En effet, le rapport entre la mesure du coté du carré et celle du rayon du cercle ( ou entre le coude et le pied) est une bonne approximation du nombre d’or, Phi=1,62…, lui aussi avec une infinité de décimales. Pour continuer avec les chiffres sacrés, la création de l’homme apparaît le sixième jour, hors ce qui relie VINCI à VITRUVE c’est le six des deux premières lettres en chiffre romain VI (il y a même TRois VI dans le nom original de l’architecte VITRVVII…) Et pour continuer de jouer avec les nombres,  si on écrit seulement le U comme un V on a VITRVVE dont l’anagramme donne « I TRE VVV », les trois 5 comme les initiales de LDV (Léonard De Vinci ou en italien Leonardo Da Vinci ou en Toscan/Florentin Lionardo Da Vinci) en chiffre romain c’est 555. Le nombre 5 est le nombre du microcosme qui représente l’Homme individuel alors que le 6 c’est l’Homme universel.

 » Dieu créa l’homme à son image dit la Bible  » et en prenant un anagramme de Léonard de Vinci cette fois « le don divin créa »… « L’homme de Vitruve ».

« Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail » Léonard de Vinci

antique leonard

NB: Non seulement « L’homme de Vitruve » est certainement le dessin le plus célèbre mais pour rétablir la parité, « La Joconde » est la peinture [2], la plus célèbre où l’on retrouve également le nombre d’or. D’ailleurs dans le traité de peinture  » Trattato della pittura di Lionardo Da Vinci », le lecteur est prévenu en introduction : « Que nul ne lise mes œuvres s’il n’est pas mathématicien ». Cela rappelle le  » Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » de Platon et avant lui tout l’esprit de Pythagore qui anime les manuscrits de Léonard.

 

LDV ….et pour une vidéo, c’est par ici